Vacances à vélo - Véloscénie 2022
Par Loick Piera
- 13 minutes de lectureAprès avoir parcouru la Loire à Vélo en 2018, fait un tour dans les Vosges en 2020, puis la ViaRhona en 2021, nous avons effectué cet été, toujours avec mes amis, un nouveau voyage à vélo, en parcourant cette fois-ci la Véloscénie. Cet itinéraire relie Paris et le Mont-Saint-Michel par des routes (plus ou moins) adaptées aux vélos. Chaque soir, j’ai posté, sur mon compte Instagram, un résumé de la journée accompagné des photos du jour (prises principalement avec mon drone) ainsi que du tracé GPS sur Strava. Cet article reprend donc ces résumés et les enrichis de plusieurs informations.
Préparation
J’ai déjà écrit un article qui explique notre organisation pour partir en vacances à vélo.
Pour la Véloscénie, j’ai pas mal fouillé le site officiel. Il donne pas mal d’infos, que ce soit sur l’itinéraire, sur les possibilités de rentrer en train, etc.
Plutôt que de regarder régulièrement la carte du site depuis mon téléphone, j’ai fini par télécharger une application pour consulter le plus facilement le tracé GPS fournit au format “.gpx”. Spoiler : on en aura bien besoin 🙈.
Nous sommes partis à 5 cyclistes le lundi 1er août. L’objectif était d’arriver au Mont-Saint-Michel en moins de 7 jours, car 2 de nos compagnons de routes devaient nous quitter le dimanche.
Déroulé jour par jour
Jour 1
Cette année, le départ du voyage s’est fait de chez moi, à 20 km au sud de Paris. On va donc rater le début de l’itinéraire officiel de la Véloscénie, qui reprend la “Coulée verte du sud parisien” entre Paris et Massy. Pas très grave pour moi, car je connais déjà plutôt bien ce tronçon (je vous recommande d’ailleurs cette voie paysagère).
Après un départ à 11 h, on a coupé à travers le sud parisien pour rejoindre l’itinéraire officiel au niveau de Palaiseau.
Après une pause déjeuner dans un bois à proximité d’Orsay (photo 3), on est passé par le magnifique Viaduc des Fauvettes (photos 1 et 2), puis on a longé une bonne partie de l’ancien rail de l’aérotrain (photo 4).
La journée aura été variée et composée de routes goudronnées, de chemins, de passages en forêt et de descentes sablonneuses. Pour cette première partie du trajet, un VTT / gravel / VTC est vivement recommandé.
Finalement, on s’est arrêté un peu avant Rambouillet, après 62 km parcourus, chez une connaissance du groupe. L’occasion de faire un premier bivouac tout confort avec douche, barbecue et wifi 🙃 (photo 5).
Jour 2
Après avoir quitté la vallée de Chevreuse, on a mis le cap vers la vallée de l’Eure. Pause sandwich le midi dans le joli parc du Château de Rambouillet (photos 1 et 2).
On a pas mal roulé l’après midi, sous un soleil qui cognait pas mal. Petite tentative pour gagner quelques kilomètres en coupant à travers un village, pas la meilleure idée avec le petit pont à traverser (cf la vidéo en 3ème position).
Après avoir rapidement rejoint le bon itinéraire, on est passé par Maintenon (dommage que le parc du château soit payant, on aurait bien aimé y faire une pause). Puis, on est passé par Chartres et sa célèbre cathédrale aux toits verts, reconnaissable de loin (photo 4).
On finira la journée après 80 km parcourus. Le bivouac est fait le long de l’Eure, à proximité d’étangs en périphérie de Chartres (photos 5 et 6).
Jour 3
Ce 3ᵉ jour s’est déroulé pendant la journée la plus chaude de cet épisode de canicule. On a eu chaud 🥵.
On a commencé la journée avec une grosse matinée à presque 30 km. Du coup, on s’est offert une grosse pause de plus de 2 heures le midi, dans un parc à Illiers-Combray (photos 2, 3 et 4). L’occasion de sortir le hamac.
La suite du parcours a été compliqué avec cette chaleur. Pas mal de pause, surtout après les différentes côtes 🙃. On s’est quand même permis de sortir de l’itinéraire officiel pour prendre un trajet un plus court de quelques kilomètres.
Finalement, on est arrivé à une base de loisir à Nogent-le-Retrou en espérant y bivouaquer. Comme c’était une réserve naturelle (photo 5), on a préféré appeler le garde du lieu pour demander l’autorisation de camper. Il a réfusé mais a été hyper sympa en nous accompagnant à un endroit au calme pour camper, juste à proximité de la réserve (photos 1 et 6).
Jour 4
La quasi-totalité de cette journée aura été assez monotone. En effet, l’itinéraire nous a fait suivre en totalité la voie verte qui relie Condé-sur-Huisne à Alençon. Située là encore sur une ancienne voie ferrée et bordée de haies, cette voie a au moins eu le mérite de nous abriter du soleil (photos 1 et 2) toute la journée, y compris pour la pause déjeuner (photo 3).
En revanche, dès le milieu d’aprem, on a enchaîné les averses. Gros contraste avec les 2 derniers jours de canicule que l’on a eu. Mais ça ne nous aura pas empêché d’enchaîner les kilomètres avec presque 90 parcourus dans la journée.
On termine la journée dans un camping à proximité de Alençon, histoire de profiter d’un peu de confort, pour recharger les batteries et le moral des troupes (photos 4 et 5). Petit bémol, le camping nous a un peu éloigner de l’itinéraire. Et il se méritait avec une ultime grosse montée pas vraiment bienvenue en fin de journée.
Jour 5
On se rapproche de l’objectif ! Départ du camping un peu retardé pour cause d’entretien des vélos. On a récupéré l’itinéraire de la Véloscenie.
Après Alençon, la Véloscénie propose 2 variantes :
- un parcours qui part un peu plus au nord, plus joli, mais aussi avec plus de dénivelé ;
- un parcours qui passe un peu plus au sud, mais un peu plus plat.
Le camping de la veille nous a rapproché de l’itinéraire nord que l’on a donc entamé en début de journée. Après quelques montées, on s’est dit qu’on allait plutôt rejoindre l’itinéraire sud pour préserver la force et le moral des troupes. Je profite d’ailleurs d’une pause réglage de dérailleur pour sortir le drone et capturer le relief aux alentours (photo 1).
La suite du parcours (l’itinéraire sud donc) nous a fait suivre une looongue piste vélo, une nouvelle fois basée sur une ancienne voie ferrée. Par contre, la surface un peu sablonneuse de la route nous a bien ralenti, ce n’était pas vraiment marrant.
Petite pause le midi autour de l’étang de Saint-Denis-sur-Sarthon (photo 2, et j’ai oublié de sortir le drone 😭). Il y avait un parcours de pumptrack sur place. L’occasion de tester, c’était marrant. Et non, Julie, ça n’est pas du tout fait pour y aller avec un vélo chargé de bagage 🙃.
Reprise de l’itinéraire sur cette interminable piste sableuse. Au bout d’un moment, on a fait 2 groupes, afin de prendre de l’avance :
- on a coupé par une départementale pour gagner en distance ;
- fait les courses ;
- et trouvé un endroit pour bivouaquer.
Résultat, après plus de 75 km, on finit la journée en se posant en bordure de la Véloscenie dans un prè (photos 3, 4, 5).
Jour 6
Et encore une journée qui démarre tard suite à des réglages de vélos et porte-bagages. Du coup, à peine parti, on a cherché une boulangerie pour manger le midi. Manque de pot, celle que l’on visait était fermée. On a malheureusement été contraint de se rabattre sur un distributeur de pizza qui se trouvait juste à côté 😇.
Plutôt que de manger en ville, on a repris le parcours pour trouver un coin un peu plus sympa pour la pause du midi. On a fini par se poser en bordure de la piste cyclable, sur un emplacement pique-nique avec une table, pour profiter au max de ces pizzas (photos 1 et 2).
En reprenant la route, on finit une nouvelle fois par diviser en 2 le groupe pour prendre de l’avance avec les courses. On se retrouve finalement tous au bord de la Sélune, le fleuve qui se jette dans la Baie du Mont (photos 3 et 4).
On cherchait à aller dans un camping situé pas trop loin du Mont Saint-Michel. Mais la plupart sont pleins et souvent chers.
Finalement, après plus de 60 km, on s’est rabattus sur un nouveau bivouac : un pré en bordure de la piste cyclable, en plein vent (je n’ai jamais autant galéré à monter la tente 😁), situé à même pas 10 km du Mont (photos 5, 6 et 7).
Jour 7
Et voilà, après 6 jours (et quelques heures) de vélo et presque 460 km, on est enfin arrivé à l’objectif : le Mont-Saint-Michel. L’occasion de jouer les touristes en demandant à des passants de nous prendre en photo (photo 1).
On prend la passerelle qui mène au pied de l’îlot, on prend quelques photos (photo 2) puis on a fait demi-tour. Direction un restaurant à proximité pour profiter d’une galette et d’une crêpe (photo 3).
C’était la dernière partie du voyage à 5, nos chemins se séparent définitivement en 2 groupes. De notre côté, nous allons continuer à pédaler côté Bretagne pendant encore quelques jours.
On a donc longé la baie pour rejoindre un camping situé à Saint-Benoît-des-Ondes. Il n’est pas impossible que l’on ait essayé de couper un peu trop la route recommandée par le GPS par moment 🤫. Résultat : on s’est retrouvé sur des chemins pas vraiment praticables et on a dû faire quelques demi-tours.
Après avoir pris la bonne (et seule vraie) route, on a suivi un chemin qui longeait toute la côte et ça nous a fait du bien de voir enfin la mer (par contre, le vent de face, on aurait pu s’en passer). On a aussi croisé plusieurs moulins sympas (photo 4) ainsi qu’un bateau perché probablement pas à sa place (photo 5). On finit ainsi cette “petite” journée avec 54 km au compteur.
Jour 8
Nous ne sommes officiellement plus sur la Véloscenie, mais nous continuons de longer la côte Bretonne en attendant la fin des vacances en milieu de semaine.
Déjeuner le midi sur la Pointe du Grouin, la pointe de Cancale la plus au Nord et qui offre une vue sur le Mont-Saint-Michel (photos 1, 2 et 3).
Après le déjeuner, on pédale vers Saint-Malo pour réserver un train pour le retour en milieu de semaine (spoiler, plus de places avec vélo disponible). On trouve une solution alternative puis on profite d’une petite baignade sur la plage des Sillons et ses fameux brise-lames.
Quelques courses plus tard, on part en direction d’un coin pour le bivouac. On finit par trouver un spot au bord de la Rance (photos 4, 5, 6 et 7). La journée se termine avec moins de 50 km parcourus.
Le coin du bivouac est assez reculé, mais finalement le spot a l’air connu. Quelques pêcheurs sont déjà sur place ainsi que deux couples qui ont prévu de passer le début de soirée ici. Mais dès que tout le monde est parti, on en profite pour faire un petit feu (sur un semblant de plage de rochers, donc aucun risque) et poser les tentes.
Jour 9
Aujourd’hui, c’est journée farniente au programe.
On a un peu galéré à trouver de l’eau la veille (l’eau des cimetières est coupée dans le département pour cause de sécheresse). On profite de passer devant une boulangerie pour acheter des viennoiseries et leur demander de remplir nos gourdes au passage.
Puis direction Dinard en traversant le barrage de l’usine marémotrice de la Rance. La traversée n’est pas très vélo-friendly, car c’est une 2x2 voies sans aucun amménagement pour les cyclistes.
Arrivés à Dinard, on active enfin le mode vacances :
- restaurant le midi ;
- baignade ;
- bronzette ;
- déliceuses glaces de chez Glaces_moustache.
Puis on fait quelques courses et on file vers le dernier bivouac des vacances. On a peu galéré à trouver un bon spot, fait quelques demi-tours, passé dans des chemins pas du tout adaptés. Finalement, on a trouvé un petit bout de terre qui donne sur une plage de la Rance. Pas très loin de là où on était la veille, mais sur l’autre rive de l’estuaire de la Rance (photos 1 à 4).
Jour 10
10ᵉ et dernier jour des vacances à vélo. Plutôt que de repasser sur le barrage de la Rance, nous avons choisi de traverser la rivière plus au sud, au Pont Saint-Hubert. Avant de le traverser, on a fait la pause déjeuner juste à côté, et c’était l’occasion de sortir le drone une dernière fois pour prendre plein de photos du lieu et des bateaux qui passaient (photos 1 à 7).
L’objectif du milieu d’aprem était de rejoindre un camping à la ferme, situé à Saint-Coulomb (camping où j’ai passé, enfant, tous mes étés pendant 10 ans).
Le temps de monter les tentes, prendre une douche, et papoter un peu, on est ensuite parti en direction de Saint-Malo pour profiter d’une dernière soirée et montrer à mes acolytes la partie Intra-Muros de la cité corsaire. Tour des remparts, restaurant, puis dégustation sur la plage des “fameuses glaces de Saint-Malo” de chez Sanchez (photos 8 et 9).
L’aller-retour à vélo, sans les bagages, nous a fait bizarre : on n’a jamais autant roulé vite et sans forcer.
Jour 11 - le retour
Comme nous n’avons pas pu avoir de train pour rentrer sur Paris avec les vélos, on a dû trouver une autre solution. On retourne donc à Saint-Malo, on prend un TER en direction de Rennes avec les vélos. Un wagon avec emplacement vélo est libre, on en profite pour y mettre vélos et bagages.
Arrivés à Rennes, on file chez Rentacar pour récupérer le véhicule qu’on a loué en aller-simple. Nous n’avions pas beaucoup de choix dans les utilitaires disponibles, on se retrouve donc avec un camion bien trop gros pour notre besoin.
Au total, le coût du TER + la location du camion + le péage et l’essence nous revient quasiment au même prix que le billet de TGV, environ 200 € pour 3 personnes.
Arrivés à l’agence de destination, et une fois le camion rendu, il ne nous restera plus que 10 km de vélo pour arriver chez moi et terminer officiellement ces vacances.
Conclusion
Sur ces vacances, on aura effectué :
- un peu plus de 650 km en 10 jours et demi ;
- une moyenne de 60 km par jour ;
- 4100 m de dénivelé positif ;
- 44 heures de déplacement à vélo.
À noter toutefois que le début de parcours (notamment entre Limours et Saint-Arnoult) est très chaotique et on se retrouve plusieurs fois dans des passages un peu techniques en pleine forêt. Un vélo de route aura de grosses difficultés à passer par là, d’autant plus s’il est chargé.
On peut aussi noter que plusieurs tronçons ne sont pas très balisés (voire pas du tout). J’ai particulièrement apprécié avoir le tracé GPS sous les yeux (support téléphone sur le guidon). Ça permet d’avancer sans devoir s’arrêter à chaque croisement pour trouver par où il faut passer. C’est également ce que conseille le site officiel de la Véloscénie sur les tronçons en question.
Personnellement, j’ai préféré la fin des vacances plutôt que le début du parcours : je préfère nettement rouler avec la vue sur la mer plutôt qu’en pleine campagne (sans compter que Saint-Malo est objectivement la meilleure ville du monde 😁).
Pour conclure, je suis quand même plutôt satisfait du parcours. La Véloscénie offre un itinéraire intéressant (et mine de rien, assez varié) avec un objectif assez unique. Le parcours est facilement réalisable en une ou deux semaines suivant votre motivation. Et le site officiel donne pas mal d’informations pour se préparer au mieux, quitte à ne faire que certains des tronçons proposés.