Partir en vacances à vélo
Par Loick Piera
- 8 minutes de lectureCette année encore, je suis parti en vacances à vélo pendant une dizaine de jours avec des amis. Pour notre 4ᵉ voyage à vélo, l’objectif était de suivre la Véloscénie, l’itinéraire cyclable qui relie Paris et le Mont-Saint-Michel (j’en ai fait un article dédié). Dans cet article, je vais expliquer un peu comment nous nous organisons pour partir à vélo, ainsi que quelques astuces tirées de nos expériences passées.
Équipement
Transport
Pour ma part, je suis équipé d’un VTT tout suspendu (donc pas possible de fixer des sacoches). Tout mon matériel se trouve dans une sacoche étanche dans une remorque monoroue, attachée à la roue arrière.
Petite astuce pour la remorque : j’installe un filet élastique par-dessus, ça me permet d’avoir encore plus de rangement :
j’y glisse notamment mon camelbak ma poche à eau (pour ne pas l’avoir dans le dos), le bidon d’eau, la chaise pliante (pour qu’elle soit plus facilement accessible sans devoir fouiller dans le sac de la remorque).
Mes amis utilisent, eux, des sacoches (de la marque Ortlieb) qui sont étanches et très résistantes. Ces sacoches sont fixées à l’avant et à l’arrière de leurs vélos, à gauche et à droite. Attention à bien répartir le poids, en mettant au maximum le poids dans les sacoches arrière, afin que le vélo reste facile à diriger (surtout dans les chemins sinueux).
Mécanique
Partir plusieurs jours ou parcourir des centaines de kilomètres à vélo ne s’improvise pas. Il vaut mieux avoir ce qu’il faut pour palier les problèmes les plus fréquents ou tout simplement l’entretien courant :
- de quoi réparer les crevaisons (rustine et/ou chambres à air en stock) ;
- des démontes pneus ;
- une pompe (si possible qui ne vous prenne pas trop de place) ;
- de l’huile et éventuellement un chiffon ou une vieille brosse à dent (ça ne fera pas de mal de nettoyer et d’entretenir la chaine avec la poussière que le vélo va avaler et/ou après une averse) ;
- éventuellement les outils pour régler vos dérailleurs (probablement des clés allen), histoire de pas galérer avec une vitesse qui saute en permanence au cours du trajet ;
- éventuellement une attache rapide de chaine et l’outil qui va avec pour les démonter/remonter.
Si vous ne maitrisez pas certaines de ces opérations de maintenance, il existe énormément de documentations et de vidéos sur internet qui expliquent comment faire.
Enfin, évitez de partir plusieurs semaines avec du matériel neuf (surtout le vélo). Il vaut mieux faire une sortie au préalable d’un ou deux jours, afin de tout tester et s’assurer que tout fonctionne bien et éviter des mauvaises surprises pendant vos vacances.
Matériel nécessaire
Chacun emmène tout ce qui est nécessaire à bivouaquer (le tout provenant très souvent de chez Decathlon évidemment 😎) :
- tente
- matelas et oreiller gonflables
- sac de couchage / duvet
Et pour profiter un max des vacances, j’emmène également :
- une chaise pliante, super légère et super confortable (plutôt appréciable lors des repas, surtout quand on enchaine les journées sur une selle) ;
- un frisbee ;
- un hamac ;
- des chaussures pour aller dans l’eau ainsi que des tongs ;
- mon DJI Mavic 2 pro (un drone assez compact, qui permet de faire de belles photos des coins que nous traversons 💛).
Pour être tranquille au niveau des lessives, je me permets aussi d’emmener une semaine d’affaire avec moi (mais clairement, il y a moyen de faire beaucoup plus light).
Mes camarades emportent un peu moins de vêtements que moi. En revanche, ils trimballent plus de choses utiles :
- réchaud à gaz + bombonne de gaz rechange + tôle coupe-vent pour le réchaud ;
- gamelles en inox avec couvercle + joint d’étanchéité (pratique pour conserver les restes) ;
- de quoi réparer / entretenir les vélos (cf le chapitre suivant) ;
- de quoi réparer les blessures (pansements, désinfectant, etc.) ;
- un panneau solaire et des batteries externes ;
- les courses de la journée.
Dans les petits trucs à emmener, on peut également rajouter :
- du savon de Marseille (pratique pour se laver, laver la vaisselle, laver le linge, tout en évitant de balancer trop de produits chimiques dans la nature) ;
- une bassine pliable (pour la lavage de la vaisselle et du linge) ;
- des sacs poubelles pour collecter les déchets de la journée et les jeter à la 1ère poubelle croisée ;
- des lampes (pour profiter de la soirée un peu plus longtemps) ;
- couteau / économe ;
- de la ficelle et des pinces à linge pour faire sécher les affaires après une lessive ;
- un bidon de 5 L (pour la cuisson des pâtes le soir, puis pour le café du lendemain et le remplissage des gourdes pour ne pas partir à sec).
Globalement, entre le poids de la remorque / des sacoches, et tout ce qu’il y a dedans, on transporte chacun une trentaine de kg de matériel.
À noter que plusieurs services existent si vous ne souhaitez pas transporter trop de bagages sur votre vélo. Par exemple, VéloLéger vous propose un réseau de camping partenaire pour vous prêter à chaque étape un pack tente / matelas / réchaud. Il existe aussi des services de transport de bagages qui emmènent vos affaires directement à votre prochaine étape.
À quoi ressemble une journée typique ?
La journée commence tranquillement aux alentours de 8-9 h, le temps que tout le monde se réveille, déjeune et se prépare. Une fois que toutes les affaires sont rangées et le campement défait, on se met en route généralement entre 10 et 11 h (parfois un peu plus tard s’il y a un peu d’entretien à faire sur un vélo).
Ensuite, on roule une heure ou deux, en cherchant une boulangerie pas trop loin de notre trajet. On prend la plupart du temps des sandwiches et on essaie de trouver un coin au calme où déjeuner : au bord d’une rivière ou d’un point d’eau, dans un parc ou tout simplement à l’ombre. Après une petite pause digestion, on se remet en selle.
En milieu d’aprem, on commence à chercher un point d’eau pour recharger nos gourdes et camelbak et remplir le bidon de 5L. Par défaut, on regarde en premier les cimetières : c’est une valeur sure pour avoir de l’eau potable et à volonté (attention cependant aux périodes de sécheresse ou de covid, pendant lesquelles l’eau des cimetières peut être coupée). On cherche aussi un supermarché à proximité de l’itinéraire pour faire quelques courses pour le repas du soir (et surtout l’apéro) et avoir de quoi grignoter le lendemain matin.
On arrête de pédaler en général autour de 18-19 h. Petite baignade si on a accès à une rivière, montage des tentes, apéro, puis repas - souvent des pâtes (facile à faire, paquet assez compact à emmener), en prenant l’eau du bidon.
D’habitude, on cherche à faire en moyenne entre 50 et 70 km par jours. Mais cette année, on avait quelques contraintes de timing la 1ère semaine qui nous ont poussés à faire plutôt entre 60 et 90 km par jour.
Bivouac ou camping ?
Nous privilégions les bivouacs au camping : gratuit par définition, ils nous permettent aussi d’être au calme et de ne pas avoir de voisin. En revanche, le camping est plutôt bon pour le moral des troupes, car il offre plusieurs avantages :
- prendre des vraies douches ;
- avoir l’électricité pour recharger toutes les batteries (téléphones, drone, etc.) ;
- avoir de vraies toilettes ;
- faire une lessive.
Pour cette raison, on enchaine en moyenne deux ou trois nuits en bivouac, puis une nuit en camping.
Évitez d’aller dans des campings avec trop d’étoiles, c’est la garantie d’avoir du monde et de payer plus cher pour des services dont vous ne profiterez pas.
Pour trouver un coin de bivouac, c’est possible de le faire “au feeling” en espérant passer devant le bon spot. Mais de notre côté, on optimise maintenant la recherche d’un coin de bivouac. Pendant qu’une partie des troupes est en course, une personne cherche (sur Google Maps en vue satelite) un endroit qui serait adapté :
- simple d’accès et pas trop loin de notre itinéraire ;
- si possible à côté d’un cours d’eau ;
- éloigné des habitations ;
- à l’abri des regards, surtout quand on se pose dans des prés ou des champs (qui sont donc des propriétés privées).
Où partir ?
Il existe de nombreux itinéraires cyclables en France (le site de France Vélo Tourisme peut déjà vous donner quelques idées). Pour un premier voyage, je ne peux que conseiller de se pencher sur des itinéraires plutôt touristiques et grand public, tels que la Loire à Vélo :
- l’itinéraire sera plus sécurisé avec une majorité de voies dédiées aux vélos ;
- le parcours sera mieux fléché : pas de prise de tête pour suivre l’itinéraire et pas besoin de GPS allumé toute la journée ;
- le parcours sera moins intense : évitez de vous lancer tout de suite dans une région avec du relief, privilégiez un parcours qui longe un fleuve ou une rivière par exemple ;
- vous aurez plus facilement accès à des campings et autres services adaptés aux cyclo-touristes.
Attention aussi à vos propres contraintes de temps : ne prévoyez pas de trop grandes distances à parcourir chaque jour. Si vous devez prendre le train pour arriver et / ou repartir de votre parcours, renseignez-vous bien à l’avance : encore peu de trains proposent des places adaptées (et en nombre suffisant) et chaque ligne/région a ses propres conditions et tarifications. Notamment si vous avez beaucoup de bagages ou une remorque.
Conclusion
Partir en vacances à vélo demande un peu d’organisation (et un peu de matériel pour être autonome sur la partie bivouac). Mais pour peu que vous soyez un minimum préparé, c’est un excellent moyen de découvrir la France (ou ailleurs) sur votre fidèle destrier. Le parfait mélange entre activité physique, déconnexion du monde réel et retour à la nature.
Si vous avez des questions ou des infos complémentaires à partager, n’hésitez pas à laisser un commentaire ou à me contacter sur twitter.